Autrefois si on me demandait de me représenter moi face à un autre, je dessinais ceci :
Mais ce dessin supposait un point de vue extérieur d'une troisième personne, ce n'était pas mon point de vue. Voici ce qu'est vraiment mon point de vue face à un autre :
J'entrevois mes pieds, je vois mes mains, le revers de ma casquette (si j'en porte une) et l'autre qui apparaît dans mon champ de vision. Je me rends compte que mon point de vue mental de ma rencontre avec l'autre comme face à face est en contradiction avec l'autre apparaissant dans le champ des perceptions devant une absence de face :
Voici donc mon portrait en première personne lorsque je ne me laisse pas égarer par mes représentations en troisième personne :
M'inspirant de Descartes, je peux distinguer donc deux types de choses dans mon esprit : la chose pensante et la chose étendue.
Puis-je avoir confiance en la pensée ? Ne m'a-t-elle pas convaincu que je rencontrai les autres en face à face occultant un point de vue en première personne où les données de la perception sont en totale contradiction avec elle ?
La chose pensante est certaine plus que la chose étendue. Je pourrai rêver la chose étendue, elle pourrait en quelque sorte être une projection de la chose pensante.
Mais ce doute à l'égard du monde, d'autrui et de mon corps qui sont des sensations apparaissant dans la chose pensante est-il fondé ?
Je vais considérer une situation où quelqu'un par mégarde m'a blessé d'une flèche dans la cuisse. Peu importe semble-t-il que je me représente la situation en troisième personne ou en première personne, n'ai-je pas mal ? N'est-ce pas moi qui pense avoir mal qui ai mal ?
Regardons ceci de plus près. La pensée "j'ai mal" pointe la douleur associée à la sensation étendue de ce que je nomme ma cuisse. Mais à vrai dire la pensée "j'ai mal" a-t-elle mal ? La pensée "moi" s'indique elle-même dans le tissu de la chose pensante tout en signifiant une sensation de douleur dans la cuisse et il semble que ce mécanisme de significations m'amène à être convaincu que "j'ai mal" est vrai.
A vrai dire, qui suscite le contenu de pensées "moi" et "j'ai mal" qui s'ensuit ? Qu'est-ce qui suscite la chose pensante où l'activité d'une pensée moi pensant d'autres pensées prend place ? Est-ce que le mouvement de la pensée "j'ai mal", qui s'auto-signifie pour affirmer de façon convaincante "j'ai mal est vrai", ne finit pas par occulter ce qui permet de susciter la chose pensante ?
Imaginons que nous évitions l'auto-signification de la pensée qui au fond réduit notre expérience de la conscience à la pensée moi. Imaginons qu'effectivement nous prenions conscience que la pensée "moi, j'ai mal !" ne puisse pas avoir mal : alors la pensée "cette douleur est insupportable pour moi" serait toujours vue comme une bulle d'hallucination qu'on ferait éclater d'un acte de conscience. Comment le moi pensant pourrait-il subir une douleur insupportable puisqu'en soi le moi pensant n'est pas de la même substance que la sensation de douleur ? Penser d'ailleurs que la douleur m'est insupportable n'est-ce pas admettre qu'il demeure un espace où l'intensité de la douleur aussi puissante qu'elle soit n'abroge pas l'espace pour le commentaire et l'interprétation ? La chose pensante n'est sans doute pas du même ordre que la chose étendue.
Mais l'une colle à l'autre à O cm au sens littéral et par le jeu d'auto-signification se mêlant à celui de la signification nous pensons sentir au coeur même de la pensée. Nous nous identifions par la pensée aux sensations du corps sans voir que nous les interprétons sur un autre plan. Mais il reste toujours la question de savoir d'où émerge la chose pensante et la chose étendue :
Nous pourrions peut-être avoir une meilleure idée de ce qui suscite chose pensante et chose étendue en considérant l'idée d'infini :
Lorsque je pense à la chose la plus grande que je puisse penser j'ai l'expérience d'un débord de la chose pensante, j'entrevois par l'idée d'infini que la chose pensante qui comprend mon moi pensant et le tableau où s'écrivent mes pensées est un tableau fini. Mais ce n'est plus un moi pensant qui voit, c'est moi percevant/suscitant moi pensant et la chose pensante où moi pensant pense s'activer.
En ce sens Stephen Jourdain écrit en préface à L'infini au fond de nous de Roger Quesnoy :
"Par l'imagination, découvrez au laser un petit rond au centre de votre esprit. Faites sauter la pastille du moi coutumier. Puis, pensez à l'infini. L'infini. Pas facile. A un moment un choc diaphane, une fugitive dilatation de l'âme vous avertira que votre intelligence a été émue, qu'elle a vu. Avant qu'elle ne se fane, insérez la vision dans le vide central.
Vous voilà serti d'infini. Aucune incompatibilité de principe avec la vie de tous les jours. Simplement une situation inédite assez hallucinante."
Si on suit Stephen Jourdain en partant de la vision sans tête de Douglas Harding, n'arrive-t-on pas à ce genre d'état décrit dans le dessin suivant ?
Autrement vu en distinguant le plan de la pensée et le plan des sensations, le schéma suivant ne rendrait-il pas compte d'un surgissement de la pensée d'une part et de la sensation d'autre part d'un seul et unique acte pur de conscience les englobant :
A vrai dire, qui suscite le contenu de pensées "moi" et "j'ai mal" qui s'ensuit ? Qu'est-ce qui suscite la chose pensante où l'activité d'une pensée moi pensant d'autres pensées prend place ? Est-ce que le mouvement de la pensée "j'ai mal", qui s'auto-signifie pour affirmer de façon convaincante "j'ai mal est vrai", ne finit pas par occulter ce qui permet de susciter la chose pensante ?
Imaginons que nous évitions l'auto-signification de la pensée qui au fond réduit notre expérience de la conscience à la pensée moi. Imaginons qu'effectivement nous prenions conscience que la pensée "moi, j'ai mal !" ne puisse pas avoir mal : alors la pensée "cette douleur est insupportable pour moi" serait toujours vue comme une bulle d'hallucination qu'on ferait éclater d'un acte de conscience. Comment le moi pensant pourrait-il subir une douleur insupportable puisqu'en soi le moi pensant n'est pas de la même substance que la sensation de douleur ? Penser d'ailleurs que la douleur m'est insupportable n'est-ce pas admettre qu'il demeure un espace où l'intensité de la douleur aussi puissante qu'elle soit n'abroge pas l'espace pour le commentaire et l'interprétation ? La chose pensante n'est sans doute pas du même ordre que la chose étendue.
Mais l'une colle à l'autre à O cm au sens littéral et par le jeu d'auto-signification se mêlant à celui de la signification nous pensons sentir au coeur même de la pensée. Nous nous identifions par la pensée aux sensations du corps sans voir que nous les interprétons sur un autre plan. Mais il reste toujours la question de savoir d'où émerge la chose pensante et la chose étendue :
Nous pourrions peut-être avoir une meilleure idée de ce qui suscite chose pensante et chose étendue en considérant l'idée d'infini :
Lorsque je pense à la chose la plus grande que je puisse penser j'ai l'expérience d'un débord de la chose pensante, j'entrevois par l'idée d'infini que la chose pensante qui comprend mon moi pensant et le tableau où s'écrivent mes pensées est un tableau fini. Mais ce n'est plus un moi pensant qui voit, c'est moi percevant/suscitant moi pensant et la chose pensante où moi pensant pense s'activer.
En ce sens Stephen Jourdain écrit en préface à L'infini au fond de nous de Roger Quesnoy :
"Par l'imagination, découvrez au laser un petit rond au centre de votre esprit. Faites sauter la pastille du moi coutumier. Puis, pensez à l'infini. L'infini. Pas facile. A un moment un choc diaphane, une fugitive dilatation de l'âme vous avertira que votre intelligence a été émue, qu'elle a vu. Avant qu'elle ne se fane, insérez la vision dans le vide central.
Vous voilà serti d'infini. Aucune incompatibilité de principe avec la vie de tous les jours. Simplement une situation inédite assez hallucinante."
Si on suit Stephen Jourdain en partant de la vision sans tête de Douglas Harding, n'arrive-t-on pas à ce genre d'état décrit dans le dessin suivant ?
Autrement vu en distinguant le plan de la pensée et le plan des sensations, le schéma suivant ne rendrait-il pas compte d'un surgissement de la pensée d'une part et de la sensation d'autre part d'un seul et unique acte pur de conscience les englobant :
Je suis l'acte pur conscient où le monde de la chose étendue se voit renouveler tout de suite maintenant. Sans tête, pur espace, pure présence où émerge maintenant le plan des sensations qu'aucune pensée ne peut plus arranger pour qu'un moi pensant prétende à l'ultime réalité.
Tout d'un même maintenant, "Je suis" acte pur conscient qui suscite la chose pensante, le moi pensant et ses pensées sur le tissu de la chose pensante. Conscient de ce que je suis, je ne suis pas cette pensée de moi qui sourd de moi, je sabre toute esquisse d'auto-signification qui surgirait dans la pensée afin que toujours plus profondément elle demeure mon symbole et s'enchante du sens reçu dans la conscience omnidirectionnelle que je suis.
Et lorsque je sabre la pensée qui s'évertue à sabrer les autres tout en clamant son innocence, c'est depuis l'acte pur de conscience d'où sourd chose pensante et pensée. N'y aurait-il pas des réalités préverbales qui mettraient en place la pensée ? Le Voir de plus en plus libéré des pensées et donc un peu plus raffiné (peut-être car il est ni plus ni moins le même et unique Voir sans tête), les paroles qui s'énoncent font écho à des tâches de chose pensante sur un tissu vitreux. Et puis souvent il ne s'agit pas seulement de ces tâches en deux dimensions sur le tissu discret de la chose pensante qui permette à la parole de ne pas perdre son fil, il y a aussi comme des ébullitions colorées (et sonore ?).
On en rencontre des équivalents un peu partout dans le tissu de la conscience, ils sont là ces bulles, ces serpentins, ces spectres, ces réverbérations qui mettent en place telle atmosphère, telle saveur, telle idée.
Qu'est-ce que c'est que cela ? Sabrons la question, sabrons la pensée qui prétend la sabrer en y apposant le silence transparent du Voyant sans tête. "Je suis" est alors parfois la pensée verbale qu'émet une lunule de pensée déposée par un choeur d'anges émergeant du Voyant sans tête physique et mentale. Le Voyant sans tête reste hébété de savoir : il sait se sachant déjà tout cela et au-delà de tout cela à même cela sans toujours savoir très bien tout ce qu'il sait. Un voile d'inconnaissance tombe et le voici tout plein d'anges et de fées. D'autres voiles tombent et c'est plus hallucinant encore, une petite fille inconnue court vers Ici avec un dessin, des ailes d'avion sont des ailes d'oiseau et un store blanc sur un immeuble noir scande les Regulae ad directionem ingenii (Les Règles pour la direction de l'esprit de Descartes). Les voiles reviennent : la créature proteste et regrette les visions passées mais cela revient à mieux trahir le Voyant lumineux qui la fait être.
Tout d'un même maintenant, "Je suis" acte pur conscient qui suscite la chose pensante, le moi pensant et ses pensées sur le tissu de la chose pensante. Conscient de ce que je suis, je ne suis pas cette pensée de moi qui sourd de moi, je sabre toute esquisse d'auto-signification qui surgirait dans la pensée afin que toujours plus profondément elle demeure mon symbole et s'enchante du sens reçu dans la conscience omnidirectionnelle que je suis.
Et lorsque je sabre la pensée qui s'évertue à sabrer les autres tout en clamant son innocence, c'est depuis l'acte pur de conscience d'où sourd chose pensante et pensée. N'y aurait-il pas des réalités préverbales qui mettraient en place la pensée ? Le Voir de plus en plus libéré des pensées et donc un peu plus raffiné (peut-être car il est ni plus ni moins le même et unique Voir sans tête), les paroles qui s'énoncent font écho à des tâches de chose pensante sur un tissu vitreux. Et puis souvent il ne s'agit pas seulement de ces tâches en deux dimensions sur le tissu discret de la chose pensante qui permette à la parole de ne pas perdre son fil, il y a aussi comme des ébullitions colorées (et sonore ?).
On en rencontre des équivalents un peu partout dans le tissu de la conscience, ils sont là ces bulles, ces serpentins, ces spectres, ces réverbérations qui mettent en place telle atmosphère, telle saveur, telle idée.
Qu'est-ce que c'est que cela ? Sabrons la question, sabrons la pensée qui prétend la sabrer en y apposant le silence transparent du Voyant sans tête. "Je suis" est alors parfois la pensée verbale qu'émet une lunule de pensée déposée par un choeur d'anges émergeant du Voyant sans tête physique et mentale. Le Voyant sans tête reste hébété de savoir : il sait se sachant déjà tout cela et au-delà de tout cela à même cela sans toujours savoir très bien tout ce qu'il sait. Un voile d'inconnaissance tombe et le voici tout plein d'anges et de fées. D'autres voiles tombent et c'est plus hallucinant encore, une petite fille inconnue court vers Ici avec un dessin, des ailes d'avion sont des ailes d'oiseau et un store blanc sur un immeuble noir scande les Regulae ad directionem ingenii (Les Règles pour la direction de l'esprit de Descartes). Les voiles reviennent : la créature proteste et regrette les visions passées mais cela revient à mieux trahir le Voyant lumineux qui la fait être.
Alors oui vraiment si le Serge il met autant de courage dans son investigation du réel oui vraiment le Renard il dit tu va faire de belle découverte! Le Renard avait amorcer une réflexion s'en rapprochant,mais sans jolie images et avec d'autre termes et tout et tout:http://deracinerlamort.over-blog.com/article-sixieme-barreau-et-puis-merde-46310269.html
RépondreSupprimerAlors oui vraiment le Renard il est touché que le Serge il mette un lien vers sa tanière,mais il n'est pas trop sur pour l'angélisme et tout et tout...
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