mercredi 18 juillet 2007

POLITIQUE ET SPIRITUALITE. Généralités 1.


Nos démocraties peuvent-elles se spiritualiser ? A l'inverse les spiritualités peuvent-elles avoir un impact sur l'avenir de nos démocraties ?

A vrai dire, la vie politique est devenue prioritairement une gestion de la vie économique. Aucune spiritualité ne consiste à servir les pulsions charnelles : commencer à être sage, ce n'est pas bien sûr forcément encore être sans désir, mais au moins devenir de plus en plus libre des désirs, dirons-nous à la suite de Arnaud Desjardins et de son maître Prajnanpad. Or l'économie n'est-elle pas toute entière au service des pulsions charnelles dans leur dimension d'appétit pour la possession, pour le pouvoir, pour la reconnaissance de ce pouvoir ? Le chercheur spirituel veut devenir libre du désir qui est une forme élaborée des pulsions. Etre sans désir et donc privé d'économie signifierait la mort, mais être libre du désir si nous voulons que ceci devienne une réalité non seulement individuelle mais aussi un idéal social suppose la relativisation de l'économie.

Avoir, ce n'est jamais Être, et c'est là toute l'erreur de privilégier la seule réussite économique individuelle et collective. Certes sans la satisfaction de nos besoins matériels, nous ne serons pas disponibles pour la recherche de l'Être. Mais nos sociétés qui auraient les richesses et les moyens technoscientifiques pour nous libérer de l'obligation de gagner notre vie choisissent de travailler plus pour gagner plus.

Tant que l'être humain devra gagner sa vie, il demeurera sous l'emprise de ce que Darwin caractérise comme lutte pour la vie (struggle for life). Les pulsions animales avec leurs dimensions agressive, concurrentielle, cruelle règneront sur nos esprits. Les pulsions où dominent aujourd'hui le désir de s'enrichir prolongent l'appropriation animale de la nourriture, d'un territoire, d'un nid, d'un terrier... Les pulsions où dominent aujourd'hui le désir de célébrité, de pouvoir, de reconnaissance prolongent les comportements des animaux qui vivent en meute ou en troupeau... Cependant la lutte pour la vie dans le monde animal reste toujours au bénéfice de la vie et sauf saut évolutif de l'espèce. Les comportements pulsionnels d'appropriation et de reconnaissance des animaux sont régulés par des instincts. Le pouvoir et la richesse dans le monde humain ne sont pas régulés par des instincts : la vie de l'espèce est souvent méprisée et plus largement le vivant.

L'économie semble la continuation bestiale de la guerre par d'autres moyens qui fût longtemps l'expression de la recherche du pouvoir et de la richesse.

La recherche spirituelle n'est pas étrangère au travail et à l'économie dès lors qu'il sert la manifestation de l'unité de la conscience au sein même de ses manifestations plurielles voire conflictuelles.

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