Le désir de réussir qui vient souvent dans les conversations contemporaines n'a guère de profondeur.
Dans les milieux économiques, le désir de réussite cachent une tension entre deux types de succès. D'une part la réussite économique peut être liée à la création d'une entreprise qui propose une possibilité qui n'était pas offerte jusque là à des clients mais d'autre part la réussite économique signifie une réussite financière.
La réussite financière implique souvent une tromperie sur la qualité du service rendu soi-disant à moindre coût. Du coup, on fait signer des contrats abusifs aux clients, on leur fournit des prestations de mauvaises qualités, etc. Chercher une telle réussite entraîne souvent un mépris des personnels dans l'entreprise, on exige d'eux une productivité inhumaine pour des salaires les plus bas possibles. Du coup on exploite, on licencie, on délocalise... La réussite financière passe souvent par la spéculation sur des entreprises dont on dilapide les savoirs-faire. Dans une optique de rendement financier à court ou moyen terme, on n'investit plus quitte plus tard à revendre l'entreprise ou ce qu'il en reste au meilleur prix.
Créer une entreprise qui offrira une possibilité réelle qui n'était offerte jusque là induit un sens de l'innovation ou d'une stratégie d'implantation et fidélisation des clients. Cela suppose une aventure collective où le leader n'est pas un tyran mais juste celui qui marche en avant du collectif qu'il a formé autour de lui. Ce créateur demande aux financiers de prendre des risques à plus ou moins long terme, il leur demande une logique d'investissement.
Pourra-t-on un jour mettre enfin les puissances de l'argent au service des entreprises humaines ?
La logique du profit dans la conception du désir de réussir se retrouve au coeur même des écoles et lycée qui devraient promouvoir le désir de savoir en vue du désir de créer. Dans cette logique il faut que les élèves réussissent. Il faut offrir à un maximum d'élève une réussite.
En France, la démocratisation de l’enseignement qui se traduit par l’idée de 80% de bacheliers d’une classe d’âge est un leurre : on ne se donne pas les moyens de former des élèves au moins soucieux d’apprendre et de créer.
Le passage quasi-systématique d’un niveau à un autre de ces élèves qui n’éprouvent pas le besoin d’apprendre rend caduque les discours concernant le sens nécessaire de l’effort qui peut seul incarner le désir de savoir. La société renvoie aux professeurs leur incapacité de former les élèves au sens de l’effort mais elle ne s’interroge pas sur les moyens qu’elle octroie pour y parvenir, elle ne s'interroge pas sur son discours de réussite essentiellement économique dont nous avons précédemment montrer l'ambiguïté profonde.
Dans les milieux économiques, le désir de réussite cachent une tension entre deux types de succès. D'une part la réussite économique peut être liée à la création d'une entreprise qui propose une possibilité qui n'était pas offerte jusque là à des clients mais d'autre part la réussite économique signifie une réussite financière.
La réussite financière implique souvent une tromperie sur la qualité du service rendu soi-disant à moindre coût. Du coup, on fait signer des contrats abusifs aux clients, on leur fournit des prestations de mauvaises qualités, etc. Chercher une telle réussite entraîne souvent un mépris des personnels dans l'entreprise, on exige d'eux une productivité inhumaine pour des salaires les plus bas possibles. Du coup on exploite, on licencie, on délocalise... La réussite financière passe souvent par la spéculation sur des entreprises dont on dilapide les savoirs-faire. Dans une optique de rendement financier à court ou moyen terme, on n'investit plus quitte plus tard à revendre l'entreprise ou ce qu'il en reste au meilleur prix.
Créer une entreprise qui offrira une possibilité réelle qui n'était offerte jusque là induit un sens de l'innovation ou d'une stratégie d'implantation et fidélisation des clients. Cela suppose une aventure collective où le leader n'est pas un tyran mais juste celui qui marche en avant du collectif qu'il a formé autour de lui. Ce créateur demande aux financiers de prendre des risques à plus ou moins long terme, il leur demande une logique d'investissement.
Pourra-t-on un jour mettre enfin les puissances de l'argent au service des entreprises humaines ?
La logique du profit dans la conception du désir de réussir se retrouve au coeur même des écoles et lycée qui devraient promouvoir le désir de savoir en vue du désir de créer. Dans cette logique il faut que les élèves réussissent. Il faut offrir à un maximum d'élève une réussite.
En France, la démocratisation de l’enseignement qui se traduit par l’idée de 80% de bacheliers d’une classe d’âge est un leurre : on ne se donne pas les moyens de former des élèves au moins soucieux d’apprendre et de créer.
Les professeurs sont de plus en plus confrontés à des élèves qui affirment leur refus d’apprendre. Il ne s’agit plus d’une matière ou deux qui n'intéressent plus les élèves au profit d’une autre comme ce fut le cas autrefois, il s’agit souvent de toutes les matières qui sont négligées. Ce type d'élève représente presque un cinquième des classes de terminales technologiques et générales dans la plupart des lycées français.
Parce que les exigences scolaires ont diminuées du fait même de la démocratisation de l’enseignement, de nombreux élèves se contentent du minimum :
- les mémorisations nécessaires à l’élaboration d’un savoir sont donc devenues très parcellaires, les professeurs font face à des élèves qui ont des savoirs qui ressemblent à des pièces de puzzle dispersées sans la moindre idée de ce à quoi le puzzle ressemble dans son ensemble,
- dans les exercices qu’on leur propose, il n’y a plus qu’une démarche d’exécution de tâches qui ne nécessitent aucune intelligence ; autrement dit les exercices proposés ne proposent aucune difficulté qui convoquant les connaissances, les poussent à leur limite et exige comme un trait de génie qui seul nourrit au fond le besoin d’apprendre.
- les mémorisations nécessaires à l’élaboration d’un savoir sont donc devenues très parcellaires, les professeurs font face à des élèves qui ont des savoirs qui ressemblent à des pièces de puzzle dispersées sans la moindre idée de ce à quoi le puzzle ressemble dans son ensemble,
- dans les exercices qu’on leur propose, il n’y a plus qu’une démarche d’exécution de tâches qui ne nécessitent aucune intelligence ; autrement dit les exercices proposés ne proposent aucune difficulté qui convoquant les connaissances, les poussent à leur limite et exige comme un trait de génie qui seul nourrit au fond le besoin d’apprendre.
Ces deux catégories d’élèves créent dans les classes une inertie sans précédent qui ne permet pas de satisfaire les quelques élèves qui éprouvent le besoin d’apprendre. Ceux-ci s’ennuient alors.
Les professeurs ont de plus en plus le sentiment dans leurs cours de sauver ce qui reste de savoir, de sacrifier de plus en plus le sens profond de l’exigence qui est de produire du génie. Les meilleurs élèves en tout cas se retrouvent dans des classes sélectives qui cherchent à produire vraiment du génie : ils souffrent alors énormément des lacunes d’une démocratisation inconséquente de l’enseignement. Ils entrent en concurrence avec des élèves qui par les ressources sociales, économiques et culturelles de leur parent ont su au mieux éviter ces lacunes (cours privés, choix de filières sélectives dès le lycée tel que MPI, classe européenne, etc., contournement de la carte scolaire, choix d’un collège privé sélectif, etc.).
On s’étonne alors que l’éducation nationale en France n’ait pas progressé à l’encontre de la reproduction des couches sociales.
Faut-il condamner et renoncer à la démocratisation de l’enseignement ? Faut-il revenir à une sélection plus drastique comme autrefois ?
Quoi qu’il en soit face à l’hétérogénéité des élèves qui exigerait un enseignement plus différencié, on prend des mesures qui vont dans le sens de classes de plus en plus bondées. Les classes de seconde dont les élèves sont les moins matures du point de vue de l’autodiscipline et qui sont souvent déterminantes dans un cursus scolaires sont au lycée les plus bondées.
Sur le plan économique d'ailleurs, le métier d’apprendre a de moins en moins de valeur. Il est inquiétant de constater que dans l’économie mondiale les drogues, le pétrole et les armes ont encore tant de poids et que les financiers ferment les yeux sur la nature de cet argent. Il est inquiétant de voir qu’aujourd’hui sont de plus en plus valorisées dans l’esprit de cette majorité silencieuse des élèves qui n’ont aucun goût de l’effort pour apprendre la satisfaction sans efforts des désirs de richesse, de gloires, ou de pouvoirs, etc. L’ignorance revendiquée risque de nous conduire à des catastrophes sociales et politiques : car que vaut un enrichissement ou une gloire acquis sans avoir été la conséquence secondaire d’un génie ?
Que vaut une démocratisation scolaire qui n’élève pas et qui menace de faire triompher l’ignorance ? Elle est bien le symptôme d'une société dont la démocratie s'est transformée en ploutocratie (une société axée sur la seule réussite financière) ?
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