mercredi 20 février 2008

PHILOSOPHIES DE L'HISTOIRE MODERNES ET EVOLUTION DES MENTALITES INTEGRALISTES. Evolution des mentalités 4.

La pensée intégrale en réadaptant les philosophies de l'histoire est-elle certaine de vraiment reprendre à son compte la pensée postmoderne ?


La postmodernité ne peut être comprise en négligeant ses propres discours philosophiques. Elle est caractérisée par la fin des grands récits. La raison moderne sera donc soupçonnée de totalitarisme. Très souvent la postmodernité reprendra d'ailleurs à son compte les critiques de la modernité menée par les nostalgiques d'une prémodernité idéalisée. La pensée de Heidegger et l'écho qu'elle a trouvé chez les postmodernes sont à cet égard significatifs. Mais ces critiques ont été développées pour montrer que le totalitarisme avait des racines au sein de la rationalité. Il est vrai que dans le cas des totalitarismes nazis et fascistes nostalgiques de la prémodernité, il n'est pas certain que le discours postmoderne qui y recourt pour en rendre compte soit toujours adéquat : en un sens le projet de la modernité qui inclut les droits de l'homme n'est pas encore pleinement achevé.

Cependant en ce qui concerne le totalitarisme communiste, il est évident que quelque chose de négatif est inhérent à la modernité. Ceux qui ont voulu réaffirmer la valeur du projet moderne en stigmatisant un usage postmoderne des discours nostalgiques de la prémodernité ont manqué le fait que les cultures premières ont été remise en valeur par les postmodernes. Les cultures premières que les modernes traitaient avec condescendance voire avec mépris sont pour les postmodernes d'une dignité au moins équivalentes aux nôtres. Les modernes en pensant avec leurs philosophies de l'histoire que la conscience rationnelle est le sommet de la conscience humaine ne pouvaient que déconsidérer les savoirs des cultures premières : ils parlaient d'ailleurs de cultures primitives au sens le plus péjoratif.


La pensée intégrale en réadaptant les philosophies de l'histoire est-elle certaine de vraiment répondre à cette idée postmoderne qu'il y a des potentialités culturelles aussi hautes voire plus que celles de la modernité occidentales dans les autres formes de cultures ?

La réponse est que l'intégraliste n'établit pas tant une hiérarchie des cultures contrairement aux philosophies modernes ou nostalgiques prémodernes que ce qu'il nomme une holarchie. Une holarchie redonne une consistance aux savoirs culturels d'un type de culture tout en montrant en quoi certains types sont des éléments constitutifs d'un autre type de culture et donc de conscience plus englobant. Tout individu passe selon l'intégraliste par les diverses mentalités avant d'atteindre celle de ses parents : le bébé est d'abord un être qui survit en conscience archaïque ; ensuite il est membre de sa famille, de son clan ou de sa tribu ; toutefois à partir de 3 ans souvent il entre en opposition guerrière pour affirmer son égo face aux égo de son entourage ; il entre ensuite dans un ordre moral et traditionnel, rien ne doit varier ; vers 6 ans l'âge de raison se développe, il cherche à comprendre, à expliquer ; préadolescent, collégien, il consomme , il veut paraître avec ce qui est nouveau, moderne entrant en conflit avec la raison économique de ses parents ou leurs valeurs non modernes ; certains se réalisant étudiants s'intéressent parfois à des cultures étrangères à leur milieu, parfois ils ne sont plus simplement l'esclave de la réussite économique, ils se découvrent une vocation créatrice. Pour devenir postmoderne, il faut avoir grandi à travers les mentalités précédentes : c'est en ce sens qu'il n'y a pas hiérarchie des cultures mais holarchie pour un intégraliste.

Le postmoderne faisait seulement coexister toutes les cultures en rejetant l'héritage de la rationalité moderne. L'intégraliste cherche donc à reprendre le projet inachevé de la modernité au sein de la postmodernité qui est d'abord une forme de renoncement à toute forme de récit clos. Ken Wilber se veut ainsi un émule de Habermas. Il n'a plus de métaphysique rationnelle systématisant l'histoire, il y a une postmétaphysique reconnaissant le caractère ouvert d'une évolution consciente de la conscience. L'intégraliste envisage déjà qu'un postintégraliste apportera à sa vision holarchique de l'évolution des consciences et des cultures une profondeur qui aujourd'hui lui échappe comme le montre le schéma suivant de l'intégraliste Wilbérien Steve Mcintosh :

Quand Ken Wilber donne les sources de sa pensée du développement de la conscience intégrale , il se réfère explicitement à Hegel. Cette conscience se caractérise par la vision centaurique ou vision logique dont Hegel est considéré comme un initiateur :

"C'est, par exemple, ce que Hegel appelait Raison opposé à la compréhension (ou à la plus simple rationalité empirico-analytique des propositions, ou la logique aristotélicienne). Et c'est pourquoi Hegel maintenait que la caractéristique centrale qui définit la Raison (la vision logique) était sa capacité d'unifier les opposés et de voir l'identité dans la différence. (De même que Hegel était l'un des premiers philosophes remarquables de la vision logique, il y eût Schelling, Whitehead et quelques autres que nous explorerons plus tard; et non juste à cause de leur totalisation systématique - ce qui a été tenté auparavant - mais à cause de leur saisie explicite de l'identité dans la différence ou de la Raison sans bifurcations ou de leur vision logique, derrière laquelle s'étend entre autre le transrationnel.)", Sex, Ecology, spirituality, revised edition, Shambala, 2000, p.191.

On peut donc se demander en quoi cette vision centaurique renouvelle fondamentalement la dialectique de G. W. F. Hegel qui est incriminée dans les philosophies de l'histoire modernes et dont on peut soupçonner de constituer un élément des totalitarismes ?


Une première réponse à cette objection pourrait se situer dans la remarque de Wilber selon laquelle l'idéalisme allemand s'est évaporé faute d'appuis spirituels tels qu'une connaissance et une pratique des états méditatifs (bouddhistes ou hindouistes) ou contemplatifs (judéo-chrétiens). Certes Maître Eckhart ou Spinoza furent non seulement lus mais pratiqués par certains idéalistes comme Schelling. Ce dernier serait en un sens plus proche de l'idéal centaurique. Il est plus dur de soupçonner sa postérité de totalitarisme, elle a par contre été assez peu conséquente socialement dans une époque éminement scientiste, mais n'oublions pas que sa pensée a retrouvé un grand intérêt pour certains disciples de Bergson comme Vladimir Jankélévitch par exemple.

Mais ceci ne garantit guère la supériorité évolutive de l'intégraliste car on ne peut pas nier que des dirigeants d'extrême droite initiés à la dialectique ont eu accès à des pratiques spirituelles. Ainsi au Japon les militaires ont utilisé durant la seconde mondiale des techniques zen. Karlfried Graf Dürkheim comme Jean Mouttapa le rappelle est allé au Japon dans le cadre d'une mission officielle. Même si la motivation de Dürkheim vis-à-vis du nazisme n'est guère convaincante, sa résistance non plus et sa mission ne fût peut-être pas autant une voie de garage comme il veut bien le dire : les cadres nazis portaient une attention toute particulière à des techniques spirituelles pouvant renforcer leurs pouvoirs. D'ailleurs mêmes les soviétiques matérialistes menaient d'assidues recherches dans le domaine parapsychologique...

L'intégraliste a-t-il donc pris assez en compte le vertige totalitaire ?

Dans le cas du marxisme peut-on se contenter de voir une dégénérescence de la raison moderne vers la prémodernité comme le suggère Steve Macintosh ?

N'est-ce pas un mouvement inhérent à la conscience mentale humaine qui au fond implique les totalitarismes du XXe siècle ?
Satprem, un disciple de Mère et d'Aurobindo, soutient ce point de vue en affirmant qu'il y a partout dans nos sociétés des graines de nazis disséminées, une volonté d'imposer sa version de l'humain quitte à liquider l'humanité de l'autre ou des autres. N'y a-t-il pas une barbarie galopante que ce soit en politique, au travail, dans le couple, en famille, etc. ?

Là encore l'intégraliste Wilbérien peut répondre que son maître à penser a toujours relié expérience spirituelle et interprétation. Il y a des ombres dans les interprétations totalitaires du monde qui sont à l'évidence repérables et que la pensée intégrale a bien pointées.

Toutefois le règne quantitatif capitaliste n'est-il pas une forme de totalitarisme malgré le libéralisme humanitaire des droits de l'homme auquel il recourt chaque fois que ses excès aux dépends des personnes sont trop clairs pour tous... Le totalitarisme capitaliste ce n'est pas un Hitler et son génocide, un Staline et ses goulags, ce sont des milliers de petits chefs tyranniques qui poussent des travailleurs à l'épuisement, qui les mettent dans des conditions environnementales dommageables ou encore qui s'étonnent hypocritement du suicide de leurs collaborateurs.

Aujourd'hui l'intégraliste qui au fond se contente de vouloir donner au libéralisme économique une âme sous le masque d'un coaching raffiné et dûment tarifé ne passe-t-il pas à côté des limites de la conscience mentale qui se trouve explicitée au coeur de la rationalité économique ? La vision centaurique qui veut inscrire le mouvement intégraliste dans le milieu économique n'est-elle pas qu'une succédanée de cette conscience mentale ? Ne reproduit-elle pas les grimaces de la ploutocratie régnante qui fait croire que la hauteur du revenu signifie la valeur de la personne et que donc il faut gagner plus pour se développer davantage en conscience ?

On peut réaménager un peu l'intégralisme et s'adapter aux revenus : chacun contribuera suivant un pourcentage de son revenu et après tout le maître intégraliste déterminera ce que chacun individuellement peut et doit donner au service de ce mouvement grâce à ses connaissances surmentales.

Mais la finance et ses injustices ne sont qu'une face de l'esprit capitaliste. L'autre face de la barbarie est inhérente à la pratique capitaliste de la technoscience : tout l'être serait quantifiable et donc tout serait manipulable par notre ego mental... On pourrait même faire une mathématique de la conscience pure, une mathématique des perspectives intégrales... Sri Aurobindo, Mère puis leur disciple Satprem ont toujours considéré l'art et la poésie comme les formes mentales les plus susceptibles d'exprimer quelque chose d'une conscience qui vraiment inclut et transcende toute forme de conscience mentale.

Bien entendu, le lecteur de Wilber affirmera que ce dernier au-delà du mental centaurique évoque bien surmental, supramental (cf. notre extrait de Sex, Ecology, Spirituality qui évoque en effet le transrationnel au delà du mental centaurique) et tutti quanti si bien d'ailleurs que Sri Aurobindo serait bien "inclus et transcendé" lui aussi.

Cependant Sri Aurobindo appelle conscience mentale aussi bien la vacuité propre au champ de conscience mental que les mentalisations qui s'y déroulent. Il évoque aussi ces vibrions lumineux que le méditant aguerri arrête avant qu'ils ne lâchent leur contenu sous forme discursive comme encore une manifestation mentale. Et parmi ces formations vibratoires du champ de conscience certaines qui visiblement montent et descendent autour des objets et comme reliés à leur essence spécifique dont la plus intime est notre Kundalini, Sri Aurobindo les juge intuitives et faussement causales du monde matériel, elles ont selon lui juste une action sur les corps subtils.

Si l'intégraliste ramène le supramental présenté par Sri Aurobindo à de la conscience surmentale, mentale voire colorée de vital subliminal, ne risque t-il pas ainsi de nous fournir avec ses doctrines juste une nouvelle forteresse mentale certes plus vaste, plus large... holarchique sans le caractère ésotériques des symboles antiques...?

N'est-ce pas encore une nouvelle façon de manquer subtilement l'évolution organique de la conscience qui s'offre à nous et rend inadapté le mental tant qu'il n'a pas trouvé la lumière qui découlerait organiquement de cette évolution à venir ?
N'est-ce pas une façon, plus humblement, de ne pas ancrer la recherche spirituelle dans le creuset de notre âme authentique dont les reflets au niveau de notre centre individuel d'action (l'ego plus ou moins égocentrique) sont sans cesse déformés par son double qu'est notre âme de désirs ? Car selon Sri Aurobindo notre âme vraie a une essence non mentale, non vitale, non physique... Bien sûr, Wilber décrit là encore un niveau psychique mais son association au corps subtil en pointe l'appartenance à ce que Sri Aurobindo nomme le vital. La schéma suivant de Wilber est d'ailleurs significatif :

L'intégralisme prend en compte le relativisme postmoderne mais il n'intègre pas à vrai dire le scepticisme le plus authentique qui consacre l'impuissance de toute conscience mentale et qui exige d'en faire l'instrument d'une véritable conscience supérieure. Certes sur le schéma suivant il semble exister des niveaux supérieurs aux niveaux mentaux ordinaires mais le mental pluraliste ordinaire (gross - natural) y semble en un sens supérieur à un état de non-dualité du stade magique.

Dans ce schéma significatif on voit qu'au fond le niveau de conscience mentale est aussi déterminant que le niveau de conscience spirituelle. Ce schéma présuppose donc que l'expérience spirituelle ne donne pas accès à un conscience vraiment supramentale. La qualité de l'expérience spirituelle est donc déterminée en retour par la qualité d'interprétation mentale dans laquelle elle se déploie.

Or Sri Aurobindo affirme que l'interprétation mentale n'a plus voix au chapitre dès lors que l'expérience spirituelle est vraiment surmentale car alors, selon lui, le mental devient alors seulement un instrument d'expression. Il porte la trace par le rythme, le son, le sens de la conscience qui l'anime, il est le reflet qui appelle la conscience dont il est la trace.

Rien de tel chez les suiveurs de Ken Wilber...
Car il y a un contresens total de Wilber sur le supramental de Sri Aurobindo. Contresens gênant dès lors qu'il s'agit de discerner quel est le niveau de conscience le plus évolué.

Ce texte-ci n'est pas écrit depuis cette conscience supramentale, mais il est essentiel de comprendre que pour Sri Aurobindo cette conscience n'est pas liée à la conscience mentale ou surmentale, d'où ce texte se déploie plus ou moins consciemment. Mais l'intégraliste, s'il adhère à une évolution de la conscience, peut-il nier la possibilité que Sri Aurobindo et Mère ainsi que certains de leurs disciples pourraient avoir actualisé spirituellement et matériellement cette conscience proprement au-delà de la conscience mentale ?

Le schéma suivant inspiré de la pensée de Sri Aurobindo montre que, derrière l'âme de désir et l'ego, il y a un moi authentique lié à un être psychique en croissance qui émane d'une âme ou étincelle divine individualisée. Il ne confond donc pas subtil et psychique avec l'âme authentique qui n'est situable au sein de la conscience mentale.

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Par ailleurs, ce schéma distingue nettement le plan de conscience mental d'un plan surmental d'où émergent les intuitions autant mentales que vitales et physiques. L'évolution n'est donc ici pas tant celle du mental que les relations du mental par rapport aux autres plans manifestés.

Et lorsque le plan mental descend vers le plan vital, puis vers le plan physique et que le chercheur qui l'investit prend appui sur lui pour s'élever au-delà du plan surmental, il peut être transcendé et devenir l'instrument du supramental :


Ce schéma simple affine donc encore plus notre proposition de spirale évolutive dans le champ de pensée intégraliste :

Ce qui semble ici des aléas s'explicite et peut être globalement expliqué par les centres d'intérêts mentaux. Tout d'abord le mental apparaissant s'élève en se nourrissant du plan intuitif. Cela générera ce que nous connaissons comme le chamanisme, des pratiques psycho-spirituelles au service d'un collectif mais aussi cela générera l'aventure héroïco-mystique des prêtres guerriers, des maîtres de sagesses égyptiens, chinois et surtout védiques qui d'après nous ont généré hiérarchie sociale et ponctuellement l'âge d'or de l'holarchie. L'âge d'or dans sa splendeur la plus pure n'a pas été selon nous le fait de toute l'humanité à un moment donné mais de rares groupes humains. Cependant l'aurore de l'Etat avec sa hiérarchie sociale a du être perçue comme un âge d'or par l'humanité.

La vitalité spirituelle du modèle hiérarchique s'est émoussé un peu partout sous une forme féodale qui consacrait la société aux guerriers et non plus aux mystiques qui souvent ont développé alors des spiritualités de retrait du monde.

La réaction d'une spiritualité du centre vital du ventre contre la vitalité guerrière et ses dérives a créé la raison moderne et technoscientifique. Le matérialisme a été une amélioration notable de la condition humaine en terme de longévité et de natalité : mais le nombre ne fait pas une qualité supérieure.
La volonté de contrôler mentalement les masses entraîne une réaction physique sexuelle, narcissique, etc. La chute de la modernité fût donc plus terrible encore lorsqu'elle lorgna devant la masse incontrôlable vers l'âge du guerrier.

Mais la réaction postmoderne de la masse n'est que consommation des ressources naturelles, recherche de bestialités plus ou moins masquées... Le chaos révulse certains qui en réaction amplifient le chaos avec des attitudes fascistes et/ou terroristes que ce soit avec une bombe, une pression économique, un diktat médiatique, un harcèlement psychologique, etc.

La pensée intégraliste Wilbérienne dénonce des choses de ce type-là quand elle dénonce le narcissisme et la victimisation agressive. Mais, en terme évolutif, elle n'est pas libre des forces bestiales du sexe, des forces vitales derrière l'argent et des pouvoirs en jeu pour les apparences sociales. Elle ne considère même pas que ce niveau sera inéluctablement dépassé un jour du point de vue évolutif. Elle reste coincée sur les organes (de reproduction, d'appropriation et de médiatisation) et n'envisage pas une conscience vraiment cellulaire pour qui les organes pourraient se réorganiser comme de véritable instruments conscients des forces d'incarnation, de contagion et surtout de divinisation.

Il faut une conscience intégrale postmoderne mais pour ne pas qu'elle soit nostalgique d'un état mental de perfection holarchique passé (en cliquant ici vous irez sur un article de notre blog qui différencie hiérarchie et holarchie selon Ken Wilber et qui montre en quoi l'holarchie reste prisonnière du mental) croyant qu'il est celui du futur évolutif, elle doit vraiment s'enraciner dans l'âme authentique, le vrai moi qui est connecté au grand Moi en tout. Car ce qui évolue consciemment est ce seul moi, le reste de notre histoire comme nous venons de le voir n'a été que des mouvements universels visant à faire le tour des possibilités mentales et ce jusqu'à épuisement. 
Il serait dommage qu'un penseur intégraliste concocte une nouvelle forteresse mentale, quand il faut au contraire toutes les abattre avec douceur au lieu qu'un chaos de barbaries et d'horreur ne s'en chargent.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je ne saisis pas le sens d'holarchie, ce qui m'empeche de comprendre le reste... On pourrait croire que seul les philosophes tentent de comprendre leurs egaux, mais vous avez a faire a la juvenilité d'un esprit, qui demande a s'accroitre, a étenir l'assurance que confère la connaissance.

Serge Durand a dit…

Une hiérarchie exerce son pouvoir de haut en bas en exploitant ceux d'en bas même si ceux d'en bas affirment la servir. Dans une holarchie, ceux d'en haut sont l'émanation évolutive de ceux d'en bas. Par exemple le cerveau est une structure qui dirige le corps mais il reste le fruit du corps, il est seulement composé des cellules du corps. Quand le cerveau méprise le reste du corps en lui faisant absorber n'importe quoi, il finit par le payer lui-même car son destin est celui du corps. Dans le cas d'une organisation hiérarchique, il arrive souvent que le chef tyrannique exploite son peuple sans jamais avoir à le payer en apparence... Ainsi aujourd'hui dans nos entreprises il y a souvent des patrons voyous qui liquide leur entreprise en utilisant leur position hiérarchique et qui au final échappe à toute justice.
Les premiers Etats furent holarchiques ou quasi-holarchiques car le Roi de la cité, le pharaon savaient être l'émanation du tout de leur peuple et de la nature divine.

PS : sur ce point je compte publié un article.

Serge Durand a dit…

Un nouvel article rappelant la conception holarchique d'après Ken Wilber a été joint au blog. Il indique un certain nombre de liens vers divers articles déjà publiés présentant des critiques directes ou indirectes adressées à Ken Wilber dans un esprit proche d'Aurobindo.