En écho à un post de José Le Roy du 27 janvier 2009.
La recherche spirituelle met en avant l'éveil, l'illumination ou encore la réalisation. Untel va estimer que si l'éveil a eu lieu, tout est fini, car il n'y a plus rien à chercher même si au-delà de l'éveil ou au sein de l'éveil une réalisation de plus en plus dense prendra place. D'autres insisteront sur le fait qu'une illumination, une expérience n'est pas l'éveil.
Une illumination rend soudain notre égocentrisme très relatif mais cela n'a qu'un temps et si le rappel et l'approfondissement de la nouvelle façon d'être qui s'y est proposée n'est pas opéré alors l'illumination ressemble à un événement contingent qui de toute façon ne peut se reproduire et donc ne peut pas trouver une prolongation dans la manière d'être. L'éveil implique un coup mortel à une façon de se vivre égo-centriquement. La morale atténue notre égo-centrisme en lui empêchant son mordant égoïste mais l'éveil est comme une force de conscience qui se déploie et semble croître inexorablement pour dépasser tout logique égo-centrique en nous.
Toutefois l'éveil, s'il relativise de plus en plus l'égo-centrisme à chaque fois que sa force de conscience opère, n'empêche pas notre ignorance de perdurer. Certes elle est désormais vécue comme un mystère mais cela n'indique-t-il pas que notre éveil n'est qu'une réalisation partielle de l'absolu ? Ou bien faut-il admettre qu'en l'absolu, il y a de l'ignorance et de l'inconscience ?
Certains affirment comme Sri Nisargadatta Maharaj que la réalisation complète de l'éveil révèle que ce monde et toute cette personification qu'il a suscité sont illusoires : le Soi, le "Je suis", qui s'éveille du champ de conscience se libérant de l'égocentrisme serait aussi une illusion. Pour Sri Nisargadatta Maharaj seule la vacuité du champ de conscience au-delà du Soi réalise la libération de toute illusion.
Toutes les interrogations sur l'apparition de l'ego et du monde ne font que nourrir l'ego et le monde, nous nous libérerons complètement de l'égocentrisme et du monde quand nous serons libérés des interrogations mentales qui le nourrissent en tant qu'illusion. Il faut abandonner toute idée d'amélioration de notre personne et de notre action dans le monde, il est inutile de se demander pourquoi untel s'éveille et l'autre non, cela nourrit encore la substance du monde. Celui qui est éveillé réalise que autrui participe de la même conscience et du même éveil même s'il l'ignore, par son éveil qui ne se limite pas à sa personne l'ignorance et la clôture de l'autre n'existe plus que comme un jeu illusoire de l'absolu avec lui-même. De ce point de vue à quoi bon faire de la propagande pour l'éveil ? Bien sûr quand l'autre non éveillé croise dans le champ de conscience une personne authentiquement éveillée à son ignorance, il peut éprouver une force de conscience faite entre autre de compassion, d'un sens de l'accueil peu ordinaire qui peut l'interroger radicalement sur les limites de son égocentrisme bien au-delà de ses moments d'égoïsme. C'est une nostalgie de ce qu'il est qui alors se rappelle à travers lui. L'éveillé répondra alors à ses questions en respectant le chemin d'éveil propre à cette personne. Car c'est toujours et encore le champ de conscience qui s'éveille à lui même au-delà de son oubli égo-centrique.
Que vaut cette réalisation du caractère illusoire de ce qui semble enclore le champ de conscience absolu dans une ignorance ? Est-elle vraiment au-delà d'un éveil encore partiel au champ de conscience qui saperait l'égocentrisme de façon irréversible tout en laissant encore des mouvements d'ignorance où planerait encore un mystèrieux principe d'individualisation, un Soi.
Ainsi la question de savoir pourquoi certains déconsidèrent l'éveil, pourquoi d'autres s'y intéressent puis s'en désintéressent même après avoir connu une illumination aurait tendance à mettre en jeu l'individualisation du champ de conscience. L'illusion égocentrique est-elle inhérente à l'individualisation du champ de conscience ? Et de fait faut-il pour se libérer de l'illusion égocentrique vraiment réaliser que l'individualisation est une illusion? Cette individualisation se constate objectivement à travers l'évolution de l'univers comme ce qui produit des entités individuelles distinctes telles des galaxies, des étoiles, des planètes, etc. ou tels des particules, des atomes, des molécules, des cellules, etc.
Faut-il voir dans tout ce processus une illusion ? Avec l'émergence des personnes humaines, l'individualisation du Soi à travers l'évolution de l'univers semble s'intensifier. La dimension personnelle du champ de conscience qui se manifeste à travers l'individualisation à l'oeuvre dans l'évolution de l'univers ne serait-elle pas à respecter ?
L'éveillé qui se tient dans ce mystère et refuse de considérer le Soi et le tout du monde évolutif comme une illusion prendra garde à ne pas abîmer la personnalité de ceux à qui il évoque le dépassement de l'égocentrisme.
Si on admet qu'il y a un mystère auto-créateur du Soi au coeur de monde et de son individualisation, nous nous ressentons pour certains au défi d'inventer pour nous et nos enfants un art de vivre et une éducation qui individualisent sans enfermer dans l'égocentrisme.
Si on accepte que la réalisation n'est pas la sortie du monde, mais un mouvement de participation de plus en plus conscient à l'invidualisation auto-créatrice du Soi, alors on se sent appelé à parler avec plus d'humilité de notre éveil au Soi. En tant qu'éveillé, notre découverte du champ de conscience transcende l'égocentrisme car elle implique la mise en place d'une conscience force dans ce champ qui semble de plus en plus sans effort remettre en place cette relativisation de notre personne. Mais si on perçoit l'enjeu évolutif de l'individualisation, on découvre qu'on est juste la Conscience Suprême consciente de soi partiellement en cette individualisation en cours au-delà de son égocentrisme.
On peut évoquer la réincarnation comme ce que le champ de conscience garderait d'une tentative d'individualisation passée pour en entreprendre une nouvelle.
Toute individualisation serait connectée à des mémoires de tentatives passées. Ici pas de Serge Durand devenant Serge Dupont, mais ici et maintenant des tendances, des faiblesses, des actions, etc. dont j'hérite et que je considère en tant que conscience partielle du(de la) Suprême auto-créateur (auto-créatrice). Du point de vue conceptuel, on voit que c'est le pouvoir de l'égocentrisme qui menace à l'échelle planétaire la réussite ou l'échec de ce mouvement. Ceux qui voient dans l'évolution et l'individualisation une illusion estiment que l'échec conforte leur thèse. Nous qui ressentons la profondeur de cette dimension du champ de conscience et qui jouons son jeu voulons mieux comprendre cette crise et nous substituer socialement et politiquement au règne de l'égocentrisme sans blesser l'individualisation qui s'y joue singulièrement au coeur de chaque personne. Il y a des remèdes, des techniques, des exercices... Si l'individualisation est réelle, elle implique une singularisation : celle-ci peut-elle éviter une part d'égocentrisme ? Ce qu'il nous faut, c'est bâtir une société où la fluidité créatrice de la relation interpersonnelle amenuise autant que possible l'égocentrisme tout en stimulant l'individualisation et donc servant l'auto-création évolutive de la Conscience Suprême.
Si une individualisation pouvait s'effectuer sans une trace d'égocentrisme alors l'humanité ne serait plus une maladie de la terre, elle aurait atteint sa plénitude spirituelle... L'humanité ne serait plus une crise évolutive de la vie de la terre, elle serait devenue la première espèce pleinement consciente de son évolution et y participant de plus en plus consciemment.
La recherche spirituelle met en avant l'éveil, l'illumination ou encore la réalisation. Untel va estimer que si l'éveil a eu lieu, tout est fini, car il n'y a plus rien à chercher même si au-delà de l'éveil ou au sein de l'éveil une réalisation de plus en plus dense prendra place. D'autres insisteront sur le fait qu'une illumination, une expérience n'est pas l'éveil.
Une illumination rend soudain notre égocentrisme très relatif mais cela n'a qu'un temps et si le rappel et l'approfondissement de la nouvelle façon d'être qui s'y est proposée n'est pas opéré alors l'illumination ressemble à un événement contingent qui de toute façon ne peut se reproduire et donc ne peut pas trouver une prolongation dans la manière d'être. L'éveil implique un coup mortel à une façon de se vivre égo-centriquement. La morale atténue notre égo-centrisme en lui empêchant son mordant égoïste mais l'éveil est comme une force de conscience qui se déploie et semble croître inexorablement pour dépasser tout logique égo-centrique en nous.
Toutefois l'éveil, s'il relativise de plus en plus l'égo-centrisme à chaque fois que sa force de conscience opère, n'empêche pas notre ignorance de perdurer. Certes elle est désormais vécue comme un mystère mais cela n'indique-t-il pas que notre éveil n'est qu'une réalisation partielle de l'absolu ? Ou bien faut-il admettre qu'en l'absolu, il y a de l'ignorance et de l'inconscience ?
Certains affirment comme Sri Nisargadatta Maharaj que la réalisation complète de l'éveil révèle que ce monde et toute cette personification qu'il a suscité sont illusoires : le Soi, le "Je suis", qui s'éveille du champ de conscience se libérant de l'égocentrisme serait aussi une illusion. Pour Sri Nisargadatta Maharaj seule la vacuité du champ de conscience au-delà du Soi réalise la libération de toute illusion.
Toutes les interrogations sur l'apparition de l'ego et du monde ne font que nourrir l'ego et le monde, nous nous libérerons complètement de l'égocentrisme et du monde quand nous serons libérés des interrogations mentales qui le nourrissent en tant qu'illusion. Il faut abandonner toute idée d'amélioration de notre personne et de notre action dans le monde, il est inutile de se demander pourquoi untel s'éveille et l'autre non, cela nourrit encore la substance du monde. Celui qui est éveillé réalise que autrui participe de la même conscience et du même éveil même s'il l'ignore, par son éveil qui ne se limite pas à sa personne l'ignorance et la clôture de l'autre n'existe plus que comme un jeu illusoire de l'absolu avec lui-même. De ce point de vue à quoi bon faire de la propagande pour l'éveil ? Bien sûr quand l'autre non éveillé croise dans le champ de conscience une personne authentiquement éveillée à son ignorance, il peut éprouver une force de conscience faite entre autre de compassion, d'un sens de l'accueil peu ordinaire qui peut l'interroger radicalement sur les limites de son égocentrisme bien au-delà de ses moments d'égoïsme. C'est une nostalgie de ce qu'il est qui alors se rappelle à travers lui. L'éveillé répondra alors à ses questions en respectant le chemin d'éveil propre à cette personne. Car c'est toujours et encore le champ de conscience qui s'éveille à lui même au-delà de son oubli égo-centrique.
Que vaut cette réalisation du caractère illusoire de ce qui semble enclore le champ de conscience absolu dans une ignorance ? Est-elle vraiment au-delà d'un éveil encore partiel au champ de conscience qui saperait l'égocentrisme de façon irréversible tout en laissant encore des mouvements d'ignorance où planerait encore un mystèrieux principe d'individualisation, un Soi.
Ainsi la question de savoir pourquoi certains déconsidèrent l'éveil, pourquoi d'autres s'y intéressent puis s'en désintéressent même après avoir connu une illumination aurait tendance à mettre en jeu l'individualisation du champ de conscience. L'illusion égocentrique est-elle inhérente à l'individualisation du champ de conscience ? Et de fait faut-il pour se libérer de l'illusion égocentrique vraiment réaliser que l'individualisation est une illusion? Cette individualisation se constate objectivement à travers l'évolution de l'univers comme ce qui produit des entités individuelles distinctes telles des galaxies, des étoiles, des planètes, etc. ou tels des particules, des atomes, des molécules, des cellules, etc.
Faut-il voir dans tout ce processus une illusion ? Avec l'émergence des personnes humaines, l'individualisation du Soi à travers l'évolution de l'univers semble s'intensifier. La dimension personnelle du champ de conscience qui se manifeste à travers l'individualisation à l'oeuvre dans l'évolution de l'univers ne serait-elle pas à respecter ?
L'éveillé qui se tient dans ce mystère et refuse de considérer le Soi et le tout du monde évolutif comme une illusion prendra garde à ne pas abîmer la personnalité de ceux à qui il évoque le dépassement de l'égocentrisme.
Si on admet qu'il y a un mystère auto-créateur du Soi au coeur de monde et de son individualisation, nous nous ressentons pour certains au défi d'inventer pour nous et nos enfants un art de vivre et une éducation qui individualisent sans enfermer dans l'égocentrisme.
Si on accepte que la réalisation n'est pas la sortie du monde, mais un mouvement de participation de plus en plus conscient à l'invidualisation auto-créatrice du Soi, alors on se sent appelé à parler avec plus d'humilité de notre éveil au Soi. En tant qu'éveillé, notre découverte du champ de conscience transcende l'égocentrisme car elle implique la mise en place d'une conscience force dans ce champ qui semble de plus en plus sans effort remettre en place cette relativisation de notre personne. Mais si on perçoit l'enjeu évolutif de l'individualisation, on découvre qu'on est juste la Conscience Suprême consciente de soi partiellement en cette individualisation en cours au-delà de son égocentrisme.
On peut évoquer la réincarnation comme ce que le champ de conscience garderait d'une tentative d'individualisation passée pour en entreprendre une nouvelle.
Toute individualisation serait connectée à des mémoires de tentatives passées. Ici pas de Serge Durand devenant Serge Dupont, mais ici et maintenant des tendances, des faiblesses, des actions, etc. dont j'hérite et que je considère en tant que conscience partielle du(de la) Suprême auto-créateur (auto-créatrice). Du point de vue conceptuel, on voit que c'est le pouvoir de l'égocentrisme qui menace à l'échelle planétaire la réussite ou l'échec de ce mouvement. Ceux qui voient dans l'évolution et l'individualisation une illusion estiment que l'échec conforte leur thèse. Nous qui ressentons la profondeur de cette dimension du champ de conscience et qui jouons son jeu voulons mieux comprendre cette crise et nous substituer socialement et politiquement au règne de l'égocentrisme sans blesser l'individualisation qui s'y joue singulièrement au coeur de chaque personne. Il y a des remèdes, des techniques, des exercices... Si l'individualisation est réelle, elle implique une singularisation : celle-ci peut-elle éviter une part d'égocentrisme ? Ce qu'il nous faut, c'est bâtir une société où la fluidité créatrice de la relation interpersonnelle amenuise autant que possible l'égocentrisme tout en stimulant l'individualisation et donc servant l'auto-création évolutive de la Conscience Suprême.
Si une individualisation pouvait s'effectuer sans une trace d'égocentrisme alors l'humanité ne serait plus une maladie de la terre, elle aurait atteint sa plénitude spirituelle... L'humanité ne serait plus une crise évolutive de la vie de la terre, elle serait devenue la première espèce pleinement consciente de son évolution et y participant de plus en plus consciemment.