Si on considère l'éveil ou quelque nom que l'on donne à l'expérience spirituelle, du point de vue du mouvement intégral néo-wilbérien, il y a des éveillés plus éveillés que d'autres. Ken Wilber implicitement affirme que son éveil est supérieur à celui du Bouddha ou de Jésus-Christ puisqu'il se déploie dans une mentalité plus éclairée.
Nous avons essayé dans nos post précédents de traduire cette approche de l'éveil en utilisant l'apport de Douglas Harding et nous avons proposé ceci :
A vrai dire, une fois ce nouveau tableau tracé, le fait que certains éveils seraient plus éveillés que d'autres devient assez peu convaincant.
Premièrement, tous les niveaux d'expériences et d'états d'être non-duels présentés dans notre schéma se rejoignent dans l'absence de temps de celui qui se vit en première personne (selon Douglas Harding) et ceci quelle que soit sa mentalité et donc sa conception du temps du monde. D'où la nécessité d'un schéma d'évolution des mentalités s'intégrant en une unité de l'Être :
Deuxièmement, ce sera le même corps subtil dont les centres s'illumineront dans cette vision sans tête au fil même de son expression. Cette illuminations des centres subtils aura bien des nuances liées à un contexte culturel mais au final c'est la conscience elle-même qui anime ces centres d'un corps subtil qui se découvre au grès de son bon vouloir et non d'une conception mentale.
Ainsi sur notre dessin nous avons représenté des centres mais cette illumination au fil du Devenir peut en privilégier certains et laisser d'autres inaperçus, elle peut déplacer sa présence dans une zone et non un centre, etc. Prendre conscience du corps subtil est souvent lié à une technique et donc à une culture comme celles qui ont donné lieu aux yogas, au Qi Qong, aux pratiques soufis des Latifa. Vivre la non dualité en première personne revient à relativiser ces pratiques et ces techniques pour laisser se manifester l'énergie de l'Être, comme bon lui semble, dans le Devenir de l'individualisation du corps universel. Cette illumination des centres ou plus généralement la vie du corps subtil met donc en jeu à chaque fois la croisée de l'Être et du Devenir.
Les états les plus approfondis sont donc autant à la croisée de l'Être et du Devenir d'une culture qu'à la croisée de l'Être et du Devenir d'une individualisation de la Conscience en première personne. En ce point d'acte pur où le mobile et l'immobile, le personnel et l'impersonnel, etc. sont des dimensions d'une unique réalité, peut-on affirmer un éveil plus éveillé qu'un autre du point de vue de la vie culturelle où il s'interprète ? N'est-ce pas risquer de juger le point d'émergence de la lumière qui se manifeste à l'aide d'une lumière fossile qui ne vit guère en son propre point d'émergence ?
Troisièmement, se tenant vraiment à la croisée de la forme et du sans forme, à la croisée de l'Être et du Devenir, etc., c'est la première personne qui s'individualise pouvant même à travers son individualisation susciter une évolution des mentalités. Ceci dit peut-on comparer une individualisation de la première personne à une autre ? Car ce qui est en jeu est d'abord un processus et non sa trace mèmètique mentale. Faire la volonté de Dieu est l'état de non-dualité le plus profond car alors la volonté individuelle ne se distingue plus du processus divin de manifestation. La volonté usuelle de l'ego reste une action de la manifestation divine mais au niveau de désirs déterminés qui visent à reproduire cette manifestation sans souci de sa pérénnité. La volonté divine est auto-créatrice tandis que nos désirs restent seulement reproducteurs et de ce fait s'avèrent au final consommateurs de la manifestation et enfin destructeurs. Faire la volonté divine revient à se libérer du désir relatif à la séparation entre l'ego et le monde. Quelle que soit, dès lors, notre niveau de développement mental, faire la volonté de Dieu nous place dans la dynamique même du processus divin à la croisée de son Être et de son Devenir. De ce point de vue, un enfant axé sur son authenticité exprime la volonté divine : il doit être entendu par nous si nous voulons nous-même faire la volonté divine...
Quatrièmement, toutes les inscriptions mentales de ces processus semblent ainsi s'inscrire sur une seule et même sphère mentale. Un enfant peut se faire comprendre d'un adulte et peut à sa façon exprimer des subtilités que certains adultes auront du mal à entendre. Bien sûr réciproquement, un adulte peut répondre en un sens à un enfant à ses questions les plus abstraites de manière satisfaisante. Il dispose pour ce faire de symboles, de métaphores, d'allégories, de paraboles, etc.
Ces faits nous amènent à relativiser le schéma de développement mental sur lequel le mouvement intégral wilbérien s'appuie couramment. Il y a un développement mais il doit être relativisé comme lié, selon nous, à une exploration d'un même niveau de conscience mentale. Plus cette exploration s'approfondit, plus elle révèle le mental comme une sphère qui limite le regard de la conscience humaine et cela même si la conscience humaine est éveillée au fait de manifester la vie divine. Sur cette sphère mentale, aucun point n'est plus élevé qu'un autre, mais chaque point s'avère une exploration de cette sphère qui d'un certain point de vue complète et enrichit l'exploration de la sphère entière. Les lecteurs de Sri Aurobindo, Mère et Satprem auront reconnu ici un de leur thème récurrent.
La "logique-visionnaire" qui est pointée comme la mentalité propre au mouvement intégral au sens de Ken Wilber risque en un sens de manquer le but et l'enjeu de cette exploration. Tout d'abord, l'exploration de la sphère mentale, s'il s'agit comme d'une sphère, ne peut que tourner en rond. Ensuite, seule la prise de conscience des fissures d'ignorances insurmontables propres à cette sphère mentale peut susciter une insatisfaction authentique c'est-à-dire un besoin d'Être qui nous en arrachera éventuellement.
Deuxièmement, ce sera le même corps subtil dont les centres s'illumineront dans cette vision sans tête au fil même de son expression. Cette illuminations des centres subtils aura bien des nuances liées à un contexte culturel mais au final c'est la conscience elle-même qui anime ces centres d'un corps subtil qui se découvre au grès de son bon vouloir et non d'une conception mentale.
Ainsi sur notre dessin nous avons représenté des centres mais cette illumination au fil du Devenir peut en privilégier certains et laisser d'autres inaperçus, elle peut déplacer sa présence dans une zone et non un centre, etc. Prendre conscience du corps subtil est souvent lié à une technique et donc à une culture comme celles qui ont donné lieu aux yogas, au Qi Qong, aux pratiques soufis des Latifa. Vivre la non dualité en première personne revient à relativiser ces pratiques et ces techniques pour laisser se manifester l'énergie de l'Être, comme bon lui semble, dans le Devenir de l'individualisation du corps universel. Cette illumination des centres ou plus généralement la vie du corps subtil met donc en jeu à chaque fois la croisée de l'Être et du Devenir.
Les états les plus approfondis sont donc autant à la croisée de l'Être et du Devenir d'une culture qu'à la croisée de l'Être et du Devenir d'une individualisation de la Conscience en première personne. En ce point d'acte pur où le mobile et l'immobile, le personnel et l'impersonnel, etc. sont des dimensions d'une unique réalité, peut-on affirmer un éveil plus éveillé qu'un autre du point de vue de la vie culturelle où il s'interprète ? N'est-ce pas risquer de juger le point d'émergence de la lumière qui se manifeste à l'aide d'une lumière fossile qui ne vit guère en son propre point d'émergence ?
Troisièmement, se tenant vraiment à la croisée de la forme et du sans forme, à la croisée de l'Être et du Devenir, etc., c'est la première personne qui s'individualise pouvant même à travers son individualisation susciter une évolution des mentalités. Ceci dit peut-on comparer une individualisation de la première personne à une autre ? Car ce qui est en jeu est d'abord un processus et non sa trace mèmètique mentale. Faire la volonté de Dieu est l'état de non-dualité le plus profond car alors la volonté individuelle ne se distingue plus du processus divin de manifestation. La volonté usuelle de l'ego reste une action de la manifestation divine mais au niveau de désirs déterminés qui visent à reproduire cette manifestation sans souci de sa pérénnité. La volonté divine est auto-créatrice tandis que nos désirs restent seulement reproducteurs et de ce fait s'avèrent au final consommateurs de la manifestation et enfin destructeurs. Faire la volonté divine revient à se libérer du désir relatif à la séparation entre l'ego et le monde. Quelle que soit, dès lors, notre niveau de développement mental, faire la volonté de Dieu nous place dans la dynamique même du processus divin à la croisée de son Être et de son Devenir. De ce point de vue, un enfant axé sur son authenticité exprime la volonté divine : il doit être entendu par nous si nous voulons nous-même faire la volonté divine...
Quatrièmement, toutes les inscriptions mentales de ces processus semblent ainsi s'inscrire sur une seule et même sphère mentale. Un enfant peut se faire comprendre d'un adulte et peut à sa façon exprimer des subtilités que certains adultes auront du mal à entendre. Bien sûr réciproquement, un adulte peut répondre en un sens à un enfant à ses questions les plus abstraites de manière satisfaisante. Il dispose pour ce faire de symboles, de métaphores, d'allégories, de paraboles, etc.
Ces faits nous amènent à relativiser le schéma de développement mental sur lequel le mouvement intégral wilbérien s'appuie couramment. Il y a un développement mais il doit être relativisé comme lié, selon nous, à une exploration d'un même niveau de conscience mentale. Plus cette exploration s'approfondit, plus elle révèle le mental comme une sphère qui limite le regard de la conscience humaine et cela même si la conscience humaine est éveillée au fait de manifester la vie divine. Sur cette sphère mentale, aucun point n'est plus élevé qu'un autre, mais chaque point s'avère une exploration de cette sphère qui d'un certain point de vue complète et enrichit l'exploration de la sphère entière. Les lecteurs de Sri Aurobindo, Mère et Satprem auront reconnu ici un de leur thème récurrent.
La "logique-visionnaire" qui est pointée comme la mentalité propre au mouvement intégral au sens de Ken Wilber risque en un sens de manquer le but et l'enjeu de cette exploration. Tout d'abord, l'exploration de la sphère mentale, s'il s'agit comme d'une sphère, ne peut que tourner en rond. Ensuite, seule la prise de conscience des fissures d'ignorances insurmontables propres à cette sphère mentale peut susciter une insatisfaction authentique c'est-à-dire un besoin d'Être qui nous en arrachera éventuellement.
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